Défi des 100 jours pour une alimentation consciente

Jour 18: Les rituels alimentaires … m’interrogent sur la (dé)loyauté familiale

Aujourd’hui les auteurs nous invitent à donner de l’attention à nos routines alimentaires.

Autrement dit, portons notre attention sur tout ce que l’on fait d’ordinaire sans même y réfléchir … juste parce que c’est comme ça … 

Toutes ces routines, habitudes que nous répétons comme des comportements obligatoires autour de l’alimentation et des repas.

Et interrogeons-nous sur leur éventuel effet négatif. 

… Ah bon? Pourtant ils disaient que c’était pour mon bien …

Pour exemple, le cahier d’exercices cite:

  • Compter les calories
  • Couper ses aliments en de tous petits morceaux
  • Peser les aliments

Je n’ai aucune de ces 3 pratiques, en revanche, quand j’ai posé la question à Akhenaton, il m’a répondu:

 » Tu m’obliges à rien de spécial. » Et de façon global, il ne se sentait pas contraint. J’ai rétorqué: « Mais quand je te demande de manger assis à table et pas devant la TV ? » Il n’a rien répondu mais son regard a parlé pour lui. J’ai compris « Quand même maman, c’est normal que tu fixes un minimum de règles… »

J’ai bien senti à ce moment-là le jeu parents – enfants //

Je pose le cadre VS J’essaie de transgresser le cadre pour me prouver que mon parent m’aime et comprends bien pourtant les raisons pour lesquelles il pose le cadre rassurant en question – que je conteste par ailleurs. Ah … Le bonheur et la simplicité d’être parent.

Ensuite, je commence ma liste des rituels que je « m’impose ou impose » aux autres:

  • Obliger mes enfants à dire bonjour, … Ah non, on a dit en lien avec l’alimentation …
  • Manger ce que l’on me sert et tout ce que l’on me sert,
  • Manger en famille, tous ensemble, la même chose à la même heure, … Enfin sauf hier …
  • Cuisiner pour manger sain,
  • Faire les courses en une ou deux fois dans le mois – ce qui implique un effet trop plein (en début) et trop vide (en fin)
  • Demander avant d’ouvrir placards et frigo,
  • Autoriser à se resservir dès lors que le plat n’est pas terminé – par contre – attention, on doit alors finir son assiette!…
  • Manger de la viande à tous les repas … on n’est pas des mendiants quand même …
  • Toujours, toujours, toujours, cuisiner plus que ce dont on a besoin.

Je pensais en avoir terminé et ne voyais pas bien quoi ajouter.

J’ai donc relu l’exercice et me suis arrêtée sur la consigne: Listez les habitudes, héritages de vos parents, de votre culture, éducation ou religion.

Et là, eurêka! J’omettais juste l’interdiction absolue de manger du porc. Fallait le faire. Je ne mange pas de porc et j’allais omettre de le placer dans la liste des rituels alimentaires.

En même temps, je savais que le sujet tomberait irrémédiablement dans la case SUJET EPINEUX A EVITER.

Tant pis, j’y vais.

Je dirai que cette interdiction est plus culturelle que religieuse dans ma famille. Nous pourrions être qualifiés de « musulmans non pratiquants ». Ce qui était particulièrement INconfortable.

En effet, je traînais toujours la sensation d’être entre deux. Trop musulmans quand même au goût des non musulmans et pas assez aux yeux des musulmans pratiquants.

J’ai vécu cette situation, enfant sans trop y penser puis jeune adulte confortablement puisque, bien que non musulman non pratiquant, mon mari ne mangeait pas de porc!

Tout roulait jusqu’à être maman. Au début, pas de souci, notre enfant ne mange pas de porc.

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Jusqu’au jour où il arrive de l’école et demande à pouvoir en manger.

Je lui demande la raison pour laquelle il le souhaite. Il répond: « J’en ai marre de ne pas manger comme les autres. » J’ai pris les choses avec légèreté car ce jour là il avait mangé des oeufs durs quand les autres enfants mangeaient des pâtes à la carbonara.

Nous entamons de longues discussions pendant plusieurs semaines car cette demande ne le quitte pas; Mon mari et moi avons beau lui expliquer les raisons qui font que … Qu’il serait le seul de la famille à en manger… Rien n’y fait.

J’ai sans doute fait la maman poule mais un enfant de 3 ans qui commence et finit ses journées en posant la question:

« Quand est ce que tu fais un mail à Florence (responsable de la cantine à l’époque) pour lui dire que c’est bon maintenant je mange du porc » …

Ça fout les jetons… Nous avons donc pris la décision d’écrire à la fameuse Florence.

Sauf qu’ensuite j’ai du affronter et gérer intérieurement la culpabilité de la déloyauté familiale dont je faisais preuve.

Changer un rituel alimentaire hérité du clan familial est un acte de haute trahison – Comment vivre avec?

Je trouve beaucoup de réponses et de soutien dans la psychogénéalogie.

Théorisée par le professeur Anne Ancelin Schützenberger au cours des années 1970, la psychogénéalogie instaure le principe selon lequel les événements traumatiques, les sources conflictuelles ou encore les secrets vécus par un ascendant auraient un impact sur le comportement de son descendant et expliqueraient certains de ses comportements.

La dernière conférence que j’ai organisé portait sur le thème du choix inconscient du conjoint.

Pour connaître les dates et thèmes des prochaines conférences, cliquez ici.

La conférencière, Hélène MICOLLET, expliquait à quel point cela peut être une lutte d’intégrer dans le clan familial un conjoint qui n’a pas les mêmes valeurs, comportements, habitudes. Et que pourtant, si nous l’avons choisi, c’est qu’il a un don, une réponse, une chose à apporter au clan.

J’ai eu cette sensation avec mon enfant à cet instant là. Et il n’était évidemment pas question que je fasse un choix entre mon enfant et mon clan. Ou plutôt, si, je devrai dire que j’ai choisi mon enfant pour ce qui m’apparaissait à ce moment-là comme une question de bien-être émotionnel dans sa construction. Le clan le vit mal, la matriarche surtout, car quelque par je représente le maillon faible par lequel la tradition se perd.

Alors que moi, je le vois plutôt comme un enrichissement de l’arbre généalogique. Je n’ai pas rejeté le passé familial pour autant, bien au contraire, je suis pleine de gratitude et de reconnaissance envers mes aïeux et je les respecte profondément.

Simplement, je pense qu’il faut enrichir le futur des expériences du passé et non le sacrifier pour lui.

J’aime beaucoup la citation qui dit:

Notre naissance est une réponse à une question de nos ancêtres

Je ne pense pas que l’idée soit de résister pour reproduire ce qu’ils ont fait auparavant quand la vie nous envoie une invitation au changement.

Cette journée aura eu la vertu de me réconcilier avec ce choix fait honteusement il y a 6 ans. J’en ai discuté à nouveau avec mon fils et il est serein avec cet état de fait. Bien plus que je ne l’étais finalement…

Et vous si vous deviez lister 10 habitudes / rituels alimentaires que vous tenez du passé, ce seraient lesquels?

10, pas un de moins! Ceci pour aller jusqu’aux habitudes tellement ancrées dans votre vie que vous ne les percevez pas dans les premiers instants…

Bonne introspection et bonnes découvertes.

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