Maman équilibrée

🎊 100 jours de maternage proximal-intensif…!

… ou la célébration de la fin de mon 4ème trimestre de grossesse! 🎊

Vous lisez bien, je n’ai pas fait de fautes de frappe. Je célèbre mon 4ème trimestre de grossesse! 4ème trimestre que j’assimile à la période de maternage proximal intensif! J’appelle 4ème trimestre les 3 premiers mois de vie du nouveau-né, car, il a beau avoir vécu l’expérience de la naissance, ces besoins sont tels que l’attention qu’il demande s’apparente à un trimestre de grossesse extra-utérin. Je m’explique…

J’ai eu mon premier enfant en 2009. J’ai alors vécu la difficile expérience de ne rien faire comme les autres et ainsi d’essuyer des remarques, réflexions ou silencieuses désapprobations.

  • « Quoi? Mais tu le portes encore? »
  • « Il est encore au sein? »
  • « Il dort dans votre chambre! Fais gaffe, c’est bizarre… Comme ça tu augmentes CONSIDERABLEMENT les risques de mort du nourrissons! En plus c’est un garçon, je serai toi, je f’rai gaffe… »
  • Et le plus difficile à gérer pour moi « Mais enfin, laisse-le pleurer! Ça lui fera du bien, ça lui fait les poumons, tu vas en faire un filsfils à sa maman! »

Si j’avais eu plus de certitudes à l’époque, sur les bienfaits de mes méthodes, je me serai trimballée sans relâche avec cette tasse où que je sois invitée:

Mais j’avais 27 ans et aucune certitude. j’étais juste poussée par un irrépressible instinct d’agit de cette façon.

Les 3 incontournables du maternage proximal-intensif.

Le maternage intensif (ou « proximal ») se traduit par un allaitement long, le portage du bébé au plus près du corps, et parfois le « co-dodo« , qui consiste à dormir avec son enfant dans le lit ou à proximité.

Le Monde, plus pres de toi mon bebe, 16/01/2010

Bien que le Monde soit une référence incontournable, je me permets d’ajouter un préalable qui me semble indispensable ou à tout le moins très important, l’accouchement physiologique.

Passons en revue ces incontournables du maternage proximal!

I – Accouchement physiologique n’est pas le stricte synonyme d’accouchement sans péridurale.

L’absence de péridurale est nécessaire mais pas suffisant…

Ce que je veux dire par-là, c’est que la douleur est importante pas pour elle-même mais pour ce qu’elle permet. Ce n’est pas l’absence de péridurale qui qualifie l’accouchement de physiologique mais la qualité de présence de la femme accouchante à ce moment-là. Et comme, pour la majorité d’entre nous, nous ne sommes pas le Dalai Lama, la douleur nous permet de rester dans l’instant présent, connectée à notre corps.

La seule chose qui compte: Habiter la maison!

Il s’agit d’une expression du sage-femme Maïeuticien qui m’a accompagné pour mes 3 grossesses (vous trouverez ces coordonnées en fin d’article pour les lyonnaises qui seraient intéressées par son accompagnement). La naissance, vécue du point de vue du bébé, est un moment extrêmement stressant! Il sent bien qu’il quitte le lieu dans lequel il s’est développé ces nombreux mois, mais sans ne savoir ce qui est entrain de lui arriver… Beaucoup d’ouvrage expose qu’à ce moment le bébé croit littéralement mourrir. Quoi qu’il en soit, c’est pour lui une expérience qui n’est pas anodine!

Imaginez que vous vous sentiez poussé.e par une force qui vous dépasse à emprunter un tunnel étroit, qui vous demande de vous contorsionner, aucun retour en arrière n’est possible et n’avez aucune idée de ce qui vous attend de l’autre côté… Vous raconteriez sans doute cette expérience comme un traumatisme.

Deux éléments pourront alors vous aider!

  1. Vous sentir accompagné.e dans ce tunnel par une présence protectrice,
  2. Être accueilli.e dès la sortie du tunnel dans ce monde qui vous est totalement étranger.

Et bien, pour bébé, c’est « tout pareil »! Habiter la maison, c’est accompagner en conscience la descente du bientôt nouveau-né dans notre bassin pour qu’il.elle ne se sente pas seul.e; pour qu’il.elle se sente attendu.e.

Et pour accompagner bébé en conscience, il faut sentir où il en est de sa progression, ce qui est bien souvent impossible sous péridurale.

Alors, et bien que j’ai accouché 3 fois sans péridurale, je sais d’une part, qu’elle est parfois recommandée médicalement et d’autre part que, « bien dosée », elle peut permettre à maman de bouger, se lever, sentir son bassin et bébé. Je ne tiens pas à diaboliser la péridurale.

En même temps, j’ai aussi constaté les merveilleux bienfaits d’un accouchement naturel non médicamenté, et à quel point il m’avait préparée physiquement et psychologiquement à accueillir mon bébé!

L’accouchement naturel illustré!

L’aide mémoire de l’accouchement physiologique – Illustrations ORBIE

Mes 3 accouchements naturels en détails.

Je ne détaillerais pas mes accouchements dans cet article, ce serait bien trop long. Heureusement, j’ai eu la grande chance d’être interviewée par la blogueuse de Et maman tu deviendras. Elle m’a demandée de lui raconter, du désir d’enfant à l’accouchement, comment cela s’était passé pour moi. Si vous souhaitez l’écouter, prévoyez du temps (50min) et cliquez ci-dessous.

Pour écouter le podcast de mes accouchements - cliquez ici.

II – Maternage proximal: Un allaitement maternel long et à la demande

Tout commence dans la salle de naissance, quand la sage-femme vous propose d’offrir à votre bébé sa tétée de bienvenue. Il fût un temps où l’allaitement n’avait tellement pas la côte, que les professionnels ont dû inviter un terme marketing pour que les mamans mettent leurs petits au sein??!

De la même manière que pour mes accouchements, je ne me suis pas posée la question de savoir si j’allaiterai ou pas. Dans ma vision naturaliste de la vie, cela me semblait comme une évidence.

J’avais lu quelques ouvrages sur le sujet et cela n’avait fait que corroborer mon choix. L’être humain est la seule espèce animale à avoir le choix de recourir aussi systématiquement à un lait d’une autre espèce pour nourrir ses petits!

Mes interlocuteurs me font parfois des yeux tout rond lorsque j’exprime que:

Mes enfants ne sont pas des veaux. Ils ont droit de construire leur capital santé avec des protéines de lait de femme!!

Oui, je sais, certain.e.s parmi vous auront peut être la nausée juste à l’idée de lire « lait de femme ». Et pourtant n’est-ce pas le lait le plus précieux? Plus encore que celui d’ânesse et de chamelle – c’est dire! Je suis souvent très étonnée du peu de connaissances des couples à ce sujet; Ah Bon? Le lait maternisé c’est du lait de vache? Euh…..

Allaiter à la demande, c’est combien de fois par jour?

Excellente question! A laquelle il n’y a justement aucune réponse. A la demande, cela veut dire quand bébé en a besoin – et même si la dernière tétée a duré 2 heures et qu’elle s’est terminée il y a 20min.

Pour mon aîné, je passais un temps infini à l’allaiter. Au début, je me demandais si c’était normal? « Tu es sûr que tu as du lait? « J’en entendu cette question de nombreuses fois. Jusqu’au jour où, pour rassurer mon interlocutrice, j’ai pressé mon sein et qu’elle a reçu une bonne giclée de lait dans l’oeil. ( je ne l’avais pas anticipé.) Bizarrement on ne m’a pas plus posé la question après cela…

Je me suis vite rendue compte qu’un bébé ne tétait pas que pour manger. Ou plutôt il tête pour se nourrir de tant d’éléments. Des nutriments, certes, mais également pour boire, se rassurer, libérer un trop-plein d’énergie, calmer une douleur, se faire du bien, s’endormir…

La meilleure des choses à faire est de lâcher-prise. (dès lors que l’enfant grandit et ne montre pas de signes inquiétants (évidemment)).

L’allaitement « en public » dérange

Une fois l’apprentissage du lâcher-prise passé, il m’a fallu apprendre à gérer les remarques des personnes gênées par l’allaitement en public. Je n’en avais pas conscience mais l’allaitement dérange! Pourtant, je ne posais pas non plus mon sein sur la table du déjeuner le dimanche en famille (en tout cas je n’en ai pas souvenir…) mais j’entendais: « Tu es sûr que tu ne veux pas aller dans la chambre? Tu seras plus tranquille! » J’aurai surtout été plus seule!! Ce que j’étais déjà toute la semaine. Et pour un long moment puisque la tétée durait des plombes!

Je sais que la lutte entre la putain et la madone n’est toujours pas révolue mais mon mari et moi avions déjà assez à gérer de notre nouveau statut de parents pour en plus nous préoccuper des névroses des autres!

Si vous souhaitez en savoir plus sur ce que j'appelle la lutte entre la putain et la madone, je vous invite à lire mon article L'harmonie dans le couple à l'arrivée du premier enfant: entre perte de repères et sueurs froides! Comment (s')en sortir et créer un équilibre à 3. 

Allaitement long? C’est combien de temps?

Au début je me suis retranchée derrière les préconisations de l’OMS. Allaitement maternel exclusif de 6 mois – était ma réponse systématiquement à « Mais tu l’allaites encore? » Evidemment j’aurai aussi pu dire 🤬, mais je n’osais pas… à l’époque…😉

Le truc, c’est que mon enfant a grandi et que mon astuce ne fonctionnait pas au-delà du 6ème mois! Pour la littérature, un allaitement est considéré comme long au-delà de 1 an; Mais pour certaines personnes, c’est carrément de l’inceste au-delà de 6 mois.

J’ai allaité mon premier enfant 13 mois, le second 31 mois et la troisième est toujours en cours d’allaitement (c’est un peu le sujet de l’article en même temps). Je crois que les étapes se sont succédées, mais pour moi, mes petits étaient toujours en âge d’être allaités.

La reprise du travail, les premières dents, puis le déplacement à 4 pattes, l’acquisition de la marche et enfin de la propreté, n’ont pas réussi à me décider au sevrage.

J’attendais que ce soit mon enfant qui décide d’arrêter. Ce moment tardait à arriver et c’est moi qui ai mis fin à mes deux allaitements. Le premier à 13 mois car mon enfant se réveillait toutes les 2 heures la nuit et que j’ai cru mourir d’épuisement au bout d’une année. Le second à 31 mois car la perspective de sa scolarisation m’a poussée au sevrage. « C’est bon? Il est propre votre enfant pour sa rentrée?  » « Oui, par contre, pas sevré! » Ah bon…

Who Shot It Better? Breastfeeding from TIME & Babytalk – blog.photoshelter.com

III – C’est quoi cette connerie de maternage proximal? Tu vas juste l’habituer aux bras!

Porter ou ne pas porter: telle est la question?

Comme je le disais plus haut, je ne supporte pas de laisser l’un de mes bébés pleurer. Dans mon système de références, un bébé qui pleure est un bébé qui lance un appel de détresse. Et comme je suis sa mère, je me sens légèrement concernée! C’est à moi qu’il lance son appel et il me semble qu’il est de ma responsabilité de lui répondre.

C’est drôle comme les mêmes personnes peuvent vous répliquer que le bébé n’est qu’un tube digestif ambulant pour vous dire ensuite qu’il est entrain de faire un caprice. Par pitié! Comment pourrait-il à la fois avoir le système cortical d’un lombrique tout en pouvant élaborer des stratégies à des fins manipulatoires!

Pour le portage aussi, les choses se sont faites naturellement pour moi. Mon bébé cessait de pleurer lorsque je le portais et pleurait lorsque je le posais. Bon, et bien c’est clair! Non?L’expérience est assez simple à réaliser – donc je le portais. Comme mon dos en souffrait, j’ai acheté une écharpe de portage et ne m’en suis plus séparée.

Il y a 10 ans, il était préconisé de laisser l’enfant pleurer 5 min, d’aller le voir, puis de le laisser pleurer 10 min, d’aller le voir, puis de le laisser pleurer 15 min, d’aller le voir Etc… Vous aurez compris le principe. Jusqu’à qu’il arrête de pleurer. Ok, il ne pleure plus, mais pas parcequ’il est calmé et rassuré, uniquement parcequ’il est lassé! Lassé d’appeler et de s’apercevoir que les adultes qui doivent prendre soin de lui en ont décidé autrement. Je n’ai jamais pu appliquer cette méthode. J’ai du essayer deux minutes avec mon deuxième pour ne plus jamais y penser.

Mais? Elle le porte tout le temps, son bébé!

L’écharpe de portage n’est pas seulement une alternative à la poussette dans les déplacements!

Je ne porte pas mes enfants uniquement pour sortir. Je les porte sur moi toute la journée et toute la nuit dans les premières semaines. Mon 4ème trimestre de grossesse est une période de portage intensif.

Je sais aujourd’hui que cela les aide à réguler leur température plus rapidement, à atteindre une synchronisation respiratoire renforcée, à fortifier leur chakra racine, le chakra de la sécurité, à avoir une meilleure conscience de leur limite corporelle!

J’élève mes enfants pour qu’ils soient autonomes et aient une grande confiance en eux! Cela passe inévitablement par le comblement de leurs besoins vitaux dans les premiers mois de vie. J’en fait un objectif de responsabilité parentale pendant les 3 premiers mois. Je sais que leur confiance en eux se construit à partir de la confiance qu’ils ont en leur papa et moi.

Oui! Je n’ai jamais mis mes enfants dans un transat et oui, je les ai clairement habitués aux bras et en conscience. Je répondais aux personnes qui ne comprenaient pas, que je souhaitais gaver mes enfants d’amour, pour que rassasiés, ils puissent quitter jeunes la maison.

Mes enfants ne seront pas mon bâton de vieillesse. 

Je suis toujours désespérée de constater que les personnes qui ont le plus de mal à laisser partir leurs enfants sont ceux-là même qui ont le moins investis la relation des premières années. Je constate que contrairement à l’idée répandue, les enfants maternés intensivement sont prêts, une fois adolescents, à parcourir le monde loin de leurs parents. Et je trouve cela juste! Je les élève pour eux et non pour moi. 

IV – Le co-dodo ne tue pas la libido

Le concept du « co-dodo », ou sommeil partagé, termes inspirés de l’anglais « co-sleeping », désigne le fait pour les parents de dormir dans le même lit que leurs enfants en bas âge.

Il n’est pas conseillé de dormir avec l’enfant entre les parents de cette façon. Une température trop élevée des corps et le risque d’étouffement sont présents.

Dans l’article du Monde cité plus haut, il est fait référence à l’expérience d’une mère qui co-dodote et la question de la libido est rapidement évoquée.

La nuit, le petit dort dans son lit de bébé installé dans la chambre des parents et parfois, s’il se réveille, il lui arrive de finir dans le lit parental, « mais dans une turbulette, pas sous la couette », précise Herrade. La sexualité du couple n’en est pas perturbée : « On emmène le bébé, endormi, dans une autre pièce. » L’aînée a dormi jusqu’à 2 ans dans la chambre de ses parents et la cadette jusqu’à 4 ans. « La petite enfance, c’est le meilleur moment pour remplir le réservoir affectif des enfants, explique la jeune femme. Cela construit leur confiance et les rend beaucoup plus indépendants que les autres. »

je suis clairement d’accord avec herrade

J’ai adopté différentes méthodes avec mes 3 enfants. Cela paraît anodin mais se lever plusieurs fois par nuit pour récupérer un enfant et lui proposer le sein est infiniment plus éprouvant que de faire un demi-tour sur soi et coller bébé au sein.

Notre premier enfant a beaucoup dormi avec nous, il tétait tellement que c’était le seul moyen pour moi de ne pas passer ma vie debout ou assise. Avec le second, j’avais installé un fauteuil dans notre chambre dans lequel il était à la fois confortable d’allaiter et de dormir. Quand bébé était en sommeil profond je le déposais dans son lit installé près du notre. Du coup, pour le sexe, il fallait être inventifs, c’est nous qui sortions de la pièce. J’avais d’ailleurs aménagé un espace dans la chambre d’amis.

Pour notre troisième, c’est moi qui dort dans sa chambre.

Pour notre troisième enfant, j’ai installé dans sa chambre:

  • mon fauteuil d’allaitement dans lequel je dors lorsqu’elle est au sein ou qu’elle a besoin de dormir dans mes bras,
  • un lit d’appoint dans lequel je dors tandis que bébé dort dans le sien.

C’est clairement la solution qui ma convent le plus car notre chambre parentale a été sanctuarisée. C’est notre chambre de parents POINT. Avec l’arrivée du troisième, je crois avoir eu besoin de sécuriser mon couple car nous devenions en infériorité numérique! Sans rire, j’ai vraiment ressenti ce risque d’avoir les enfants qui prennent trop de place.

« We need men » – Les hommes sont nos meilleurs alliés.

J’en profite pour rendre hommage et remercier mon âme-soeur, l’homme de ma vie, celui qui rend tout possible, qui me soutient, me fait me sentir femme et mère, celui qui m’a toujours dit dans les moments de doute « Tu es leur mère, écoute toi, tu as la réponse en toi! » Aujourd’hui, il accepte de faire « chambre séparée » depuis 104 jours à l’heure où j’écris ces lignes. Alors, merci mon amour!

Je suis très triste de la dévalorisation des hommes dans leur rôle de pères. Entre les publicités qui n’hésitent pas à nous dire qu’un bon père est un papa qui brave les éléments pour se rendre au MC Do ou encouragé à aller s’acheter une voiture alors que sa femme vit ses premières contractions.

Nous ne nous rendons pas service en likant les posts de madame connasse lorsqu’elle exprime que les hommes se sentent utiles auprès des femmes alors qu’un bon plaid chaud fera bien l’affaire! Les hommes ont une place éminemment importante! C’est parce qu’ils nous sécurisent que l’on peut se lancer dans les méandres du maternage proximal et en ressortir plus belle, plus puissante, plus femme qu’auparavant.

Le maternage proximal-intensif n’est pas qu’une partie de plaisir!

Peut-être qu’après avoir lu ces lignes vous n’imaginez pas pratiquer, tant cela demande de temps et d’énergie. Oui, je ne dirais pas le contraire. Mais franchement, le bilan coûts / avantages est largement excédentaire.

Ce qui m’amène à la dernière partie de cet article.

A tous ceux et celles:
Qui pensent qu’avoir des enfants c’est faire preuve d’égoïsme, 
Qui prennent un chien pour s’entraîner à devenir parents,
Voire même, dernière nouveauté, qui achètent des plantes vertes pour s’entraîner à avoir un chien, qui lui leur donnera les premiers apprentissages pour devenir parents, je dédie ces dernières lignes.

Le maternage proximal intensif demande de l’abnégation et un don de soi hors du commun. Nous n’avons que peu, de mon vécu dans nos sociétés modernes, d’expériences comparables ! 

Alors, je vous le demande, où est-ce que je suis égoïste? Dans laquelle de ces colonne suis-je au contraire altruiste? Je vous aide…

AL _ _ _ I S T _ _ G _ Ï _ _ E
Matinée AVEC mes enfants Matinée SANS mes enfants
🕔 Je me lève à 5h 🕕 Je peux me lever à 6h
🔕 Je profite du silence pour prendre soin de moi (méditation ou lecture ou soins du corps ou sport)🧘🏽‍♀️ Je médite
🥣🍊 Je prépare le petit-déjeuner des enfants👟👟 Je fais mes 7 min de sport
💥 Les enfants se lèvent🥣☕️ 🗞 Je petit-déjeune longuement et en silence et lis les nouvelles
👕 J’aide les enfants à s’habiller ou vérifie que tout est mis dans le bon ordre🚿💄Je prends le temps de me faire belle👗
⚖️ J’interviens pour départager, répondre, encourager, réparer, aider, rassurer.💻👁 ☕️Je prends le temps de traiter mes mails et visualiser ma journée en dégustant un deuxième café (le luxe!)
🤪 Je pars travailler (en faisant un détour par l’école) avec un quotas énergétique à 80%.✨Je pars travailler fraîche et dispo avec un quota d’énergie à 150%.

100, 101, 102, 103… Je ne mets pas fin subitement au maternage proximal de mes enfants.

Materner intensivement démarre très fort et diminue progressivement. Cette pratique ne s’arrête pas du jour au lendemain. Je fête les 100 jours car c’est le moment où je sais que la « maturité » de l’enfant permet de débuter le plus ou moins douloureux ou salvateur mais néanmoins fameux, détachement.

Concrètement, cela va se traduire pour moi par le fait que je vais commencer à confier mon enfant pour qu’une autre personne prenne soin d’elle en dehors de ma présence. La première et seule personne pour l’instant, est son papa. J’ai pour habitude de ne jamais confier mes enfants à des personnes qui ne sont pas absolument ravies de passer du temps avec eux.

Pour un nouveau-né en cours de maternage proximal, mes règles sont claires: Idéalement, il est gardé chez lui – dans son environnement, avec une personne qui a à coeur de prendre soin de lui et surtout surtout ne le laissera pas pleurer sans prise en charge. Evidemment qu’on ne peut pas toujours comprendre nos bébés, mais il y a une grande différence entre les laisser pleurer dans un coin et leur verbaliser que nous ne comprenons pas, et en sommes désolés, en le câlinant et les assurant de notre indéfectibles amour et présence!

Combien de temps dure un maternage proximal.

A la question combien de temps dure un maternage proximal, je répondrais environ jusqu’au 7 ans de l’entant. Cela ne veut évidemment pas dire que l’on dort avec eux ni les allaitons autant. Je vous rappelle que cette pratique demande un investissement quasi intégral au début (22h / 24) pour un détachement progressif. L’idée est d’être là pour eux tant qu’ils en ont besoin et l’on remarque assez facilement qu’ils ont assez rapidement plus autant besoin de nous.

Il m’est arrivé que le découragement et la colère m’envahissent lorsque j’aimerai faire autre chose que:

  • apporter à l’un de mes enfant des brocolis à 1h10 du matin // dormir,
  • faire « 5 câlins, 3 histoires et ma chanson à moi » – maudits soient les auteurs de Baby Boss // me faire les ongles,
  • lancer une machine à laver par jour et plier une tonne de linge // lire en sirotant un thé chaud,
  • ranger les playmobiles car franchement, marcher dessus ça fait vraiment mal aux pieds et qu’aux miens, c’est dingue? // blogger,
  • déclarer les frais de la nourrice aux URSAFF // lire,
  • préparer à manger pour 4 alors que je mangerai volontiers quelques sushis accompagnés de macarons // manger quelques sushis accompagnés de macarons.
  • La liste est encore longue, mais je me suis déjà bien défoulée…

Le maternage proximal intensif consiste à faire passer ses enfants avant nous et à satisfaire leurs besoins avant les nôtres. Bien que l’expérience soit challengeante, j’en suis toujours ressortie vivante déjà, mais aussi grandie, avec une meilleure connaissance de moi et plus proche de ma vraie puissance.

Les indispensables pour se lancer dans l’aventure du maternage proximal.

Il est indispensable d’être soutenue dans son quotidien. Par votre homme, idéalement je pense, mais cela peut aussi être la place d’un.e mère / père, d’un.e ami.e, soeur / frère, voisin.e… Vous aurez besoin d’une personne qui prépare vos repas, vous fait quelques courses, tourner quelques lessives et s’occupe des plus grands s’il y en a. Et ceci, au moins pendant les 3 premiers mois.

Il est nécessaire également d’avoir confiance en soi et en sa capacité d’être la mère q’il faut pour cet enfant précis au moment précis où il nait.

Enfin, je conseillerai d’avoir une bonne bibliographie pour étayer ses réponses lorsque le moral est parfois un peu bas. Je donne d’ailleurs la mienne à la fin de cet article.

La mère « good enough »

Mesdames, chers parents, l’important est de s’écouter pour se lancer dans ce qui est juste pour nous.

Et ce n’est manifestement pas Aldo Naouri – pédiatre et auteur – qui me contredirait.

 Nos sociétés occidentales ont retiré leur soutien à l’instance paternelle pour voir le patriarcat annihilé avec l’installation d’une forme de matriarcat dégoulinant d’amour qui a obéré plus qu’on ne l’imagine la maturation des enfants.

Donc, apprenons à lâcher prise, la société ne nous demande surtout pas d’être parfaite mais simplement “Good enough” c’est à dire “bonne suffisamment” selon la fameuse expression de Winnicott.

Le maternage proximal a d’intensif qu’il est court sur la durée. Il s’agit de mettre en oeuvre les conditions d’un attachement inconditionnel pour débuter dès que l’enfant est prêt un détachement progressif.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je suis heureuse de célébrer l’avènement de ces 100 jours. Ce maternage proximal prend fin dans sa forme la plus intensive. Je suis heureuse d’avoir su, une fois encore, donner sans compter et recevoir dans l’amour en dehors de toute notion de sacrifice.

Merci d’avoir lu cet article? Et vous? Que vous inspire le maternage proximal? L’avez-vous pratiqué? Trouvez-vous que c’est trop exclusif? Votre avis et votre expérience m’intéresse! Partagez-les dans les commentaires!

Bibliographie

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10 réflexions au sujet de “🎊 100 jours de maternage proximal-intensif…!”

  1. Article très intéressant ! Pour ma part je ne suis pas maman mais cela donne matière à réflexion. Je trouve cette approche motivante et me semble en effet plus adaptée que de laisser pleurer… attitude que j’ai toujours trouvé étrange. Elle engendre du stress pour tout le monde : enfant, parents, voisins…
    Quand nous nous sommes vues au café, à aucun moment je n’ai trouvé bizarre ton attitude, au contraire, tu dégageais une sérénité avec ton bébé tout contre toi 🙂 C’est inspirant !

    1. Merci Juliette, je suis heureuse de te lire. Il est vrai que le portage et l’allaitement me permettent d’aller absolument de partout avec mon bébé. Bien à l’abri et au chaud tout contre moi, je peux profiter de bons moments de partage entre adultes et ne vis pas la solitude du congé maternité comme peuvent le redouter certaines mamans. C’est aussi parce que j’habite en ville et que je n’ai pas besoin d’une voiture pour mes déplacements.

  2. La semaine prochaine je fête mes 10 mois de maternage proximal !!! Je ne regrette pas du tout ce choix que j’avais aussi fait pour ma deuxième mais que je ne connaissais malheureusement pas pour mon ainé… je ne sais pas si c’est du à cela, mais je trouve que mon fils est moins confiant que ma deuxième fille lorsqu’il est face à une situation nouvelle. Quand on est en promenade il panique dès qu’il nous perd de vue. En tout cas, Ce temps que nous avons pas pris avec lui quand il était bébé est perdu à jamais. Beaucoup de gens qui trouvent bizarre d’être aussi proche de son bébé font aussi partis des gens qui clament que ça passe trop vite… alors profitons de ces moments qui sont magiques pour les petits et les parents 🙂

    1. Merci Aurélie pour ton retour d’expérience et félicitations pour tes 10 mois! Tu ajoutes à mes constatations empiriques que le maternage proximal est un booster de l’estime de soi. Je te rejoins sur le « ça passe trop vite ». Je ne me retrouve pas dans la phrase « j’aimerai revenir en arrière pour profiter de mes enfants » – Je sais que je n’aurai pas pu en profiter plus que je ne l’ai fait!

  3. Merci Sonnya pour cet article! J’ai également vécu 3 accouchements « physiologiques », sans péridurale, et qui se sont très bien passés. Mes enfants ont très naturellement trouvé leur chemin! J’ai choisi l’haptonomie avec mon conjoint pour préparer mes 3 grossesses, et je recommande très vivement cette approche qui va bien au-delà de la grossesse et accompagne autant la maman, le papa et le bébé. Fonder sur la relation affective, elle sécurise vraiment l’enfant tout en l’accompagnant vers l’autonomie.
    Pour l’allaitement, j’ai eu un vécu très difficile, et je crois qu’il faut être très attentif à ne pas culpabiliser les mères qui n’arriveraient pas à allaiter. Mieux vaut des parents donnant de manière détendue des biberons, qu’une maman qui veut être parfaite et allaiter, et se trouve à bout de nerf car elle voit qu’elle n’arrive pas malgré tout ses efforts à ce que son enfant soit rassasié… (c’est du vécu!)
    Bonne continuation!
    Anne-Laure

    1. Anne-Laure merci pour ton partage! Je te rejoins sur la déculpabilisation du discours car c’est loin d’être simple ni même permis à toutes. C’est vraiment la vocation de mon paragraphe « good enough ». En même temps, quand je lis que 92% des accouchements ont lieu sous péridural en France et qu’en moyenne un allaitement dure 6 semaines, je me dit qu’il est important de porter un discours fort pour encourager à tester cette pratique de maternage intensif. Encore merci pour ton commentaire.

  4. Merci pour cet article et tous tes partages. Merci pour la place que tu donnes aux pères qui sont souvent ébranlés : d’abord par l’accouchement (quelle transmission, quelles connaissances ont ils ?) puis par la place que prend ce nouveau né. Sans eux, tout serait tellement plus difficile dans le maternage proximal ! Merci aussi de rappeler qu’un accouchement physiologique n’est pas un accouchement sans péri ! La douleur est un guide, elle nous permet d’accompagner notre enfant et de passer ce cap initiatique du Devenir Mère !

  5. Salut Sonnya,

    Je suis admirative de cette capacité à « se donner » entièrement à ses enfants. Je n’ai pas pratiqué le parentage proximal mais je trouve ton témoignage très beau et j’imagine qu’il peut inspirer d’autres femmes.

    Je voudrais également dire à toutes celles qui ne se sentent pas capable ou pas à l’aise avec l’ensemble de ces pratiques, qu’elles en ont aussi le droit 🙂 Et qu’il y a probablement autant de façon d’être mère que d’enfants sur Terre.

    Reste à nous inspirer d’un témoignage comme le tien pour réfléchir sur nos propres désirs et besoins dans notre rôle de parent.

    1. Valentine, merci pour ce commentaire qui exprime en quelques mots mon intention profonde. Cet article n’a pas vocation à convertir mais à donner matière pour faire ces choix de mamans / parents.

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